29 : Pénétration

        à Julien

J'ai envie de te pénétrer. Et je ne parle pas de psychologie... Ton caractère, ce n'est pas que ça m'est égal, mais là c'est secondaire. En amour, il y a deux choses qui sont bien : le faire avec quelqu'un qu'on connaît bien, et le faire avec quelqu'un qu'on connaît pas. Moi, j'ai déjà fait l'amour avec quelqu'un que je ne connaissais pas du tout. C'est absolument sans frein ! sans retenue... T'as pas plus grande sensation de liberté, sans enjeux ni faux-semblant. Personne joue un rôle, parce qu'on ne sait pas si on se reverra après. Et puis, se revoir pour quoi ? Pour discuter ? Bien sûr que l'échange humain est indispensable, et encore plus en ce qui te concerne, car je te devine une personnalité très attachante, douce, sensible... mais aussi débordante d'amour à donner ! en t'y abandonnant...

J'ai envie de te pénétrer. Et j'imagine une relation – pas forcément avec toi pour le coup – uniquement basée sur le sexe. Voir quelqu'un, de temps en temps, juste pour ça. Et puis ne rien lui demander sur sa vie, ni rien exiger de lui. Stop aux caprices ! Marre des égos baudruches de starlouzettes du nombrilisme trou-de-ballien... Tous les : « Moi je » c'est : poubelle. Bref, soyez simples, mes amis, mes amours, et pas de prise de tête avec des récriminations possessives. Mon esprit et mon corps sont à moi – et c'est même tout ce que j'ai en propre – et si je suis partant pour en partager certains aspects, je refuse tout assujettissement. Tu n'es pas seul, mon cœur, à avoir un cul.

J'ai envie de te pénétrer, tout naturellement. Je vois ça avec un rendez-vous. Chacun aura passé des plombes à se préparer pour surtout pas avoir l'air de s'y être préparé. Chacun va trembler de frissons inquiets, en chemin vers l'autre. Et puis on va se voir. Là, je t'embrasse direct, gourmandement, assez longtemps. Après, je te souris et te dis : « Bonjour. » Encore après, on est dans une chambre, et chacun se déshabille. Non : chacun déshabille l'autre. Je commence par t'enlever tes chaussures, et toi mon blouson. Deux stratégies différentes : j'attaque par ton bas et toi par mon haut. Et me voilà torse nu, tandis que tu es déjà les fesses à l'air. Tu es tout rouge et je t'embrasse pour te rassurer. Oui, j'ai été au plus pressé et j'ai gagné la partie ! mais tu n'y as rien perdu... En t'embrassant, je caresse tes fesses. Je sens qu'on va bien s'entendre, elles et moi.

J'ai envie de te pénétrer. D'abord d'un doigt émissaire, qui le premier sentira ta chaleur interne. La température est idéale à l'épanouissement de tous les plaisirs. Et puis, j'en changerais, y mettant le pouce. Dès le premier, tu auras geint. Ça n'a rien à voir, hein, avec quand tu le faisais tout seul... C'est que tu ne contrôles plus rien des faits et gestes, car j'ai pris les choses en main, et que je ne vais pas faiblir ! sauf au bout du temps du bout de ma résistance physique... On n'en est pas là ; loin de là. Là, on en est à deux doigts, avec du gel. C'est important cette préparation, pour que tout se passe sans douleur, le plus agréablement du monde. Mais c'est toi qui te tortilles et finis par me dire entre 2 soupirs :   « Viens. J'ai envie de toi. »

J'ai envie de te pénétrer, et c'est bien ce qui se passe, enfin. Enfin, notre union prend du sens, et surtout des sensations ! Là, ma rêverie s'arrête, car on est passé dans une autre dimension. Tout ce dont je me souviens, c'est quand je me retirerai de toi. Tu auras le délice de la chair exaucée, et moi d'avoir atteint ma quête. Ton cul, c'est mon Graal. Et je ne suis qu'un chevalier errant, la lance au vent, poursuivant des instants, plus ou moins longs et intenses. Il n'y aura jamais que du présent entre nous, sans passé ni avenir, hormis le souvenir, réel ou fantasmé, d'une manière ou d'une autre, de t'avoir pénétré.

Commentaires

  1. Réalité ou fantasme ? Je pense que chacun s’y retrouvera, moi le premier !
    Et quelle maturité dans tes propos !
    Mais je me pose une question :
    est t’il habituel de jouer avec les mots avec une telle aisance à seulement 16 ans ?
    À ton age je n’en étais pas capable, pas plus qu'aujourd'hui. J’en reste "sur le cul" !
    Pas de doute, tu es doué pour l’écriture.

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  2. Ce qui est réel, c'est que je pense à qqn (de réel). Le reste est du fantasme, puisque j'en reste au "j'ai envie"...
    Après, pour mon "aisance" littéraire, c'est surtout que j'ai bcp travaillé, depuis longtemps. J'ai eu un peu que ça à faire, comme distraction, pendant des années. Bref, ça a changé en seconde où j'ai commencé à sérieusement lever le pied pour m'intéresser à d'autres choses que du scolaire.
    Et donc à la création, littéraire et poétique, mais aussi en arts plastiques et un peu en musique, ayant composé qq pages de partitions, genre classique ou expérimental.
    Donc mon esprit s'est formé (et continue) sur ces registres. Après, il y a la pratique. Au début, j'étais incapable d'écrire de longs textes ; maintenant je me suis lancé dans un grand (en taille) avec "le Roux et le Noir". Cela a été possible car je reste très proche de mon vécu, mais je pense de plus en plus à une pure fiction. Donc, tu vois, je grandis, petit à petit.
    Ravi en tout cas que cela te touche, et merci de le dire : c'est encourageant.

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  3. Wahou, incroyable. Ta facilité avec les mots est incroyable, elle grandit a mesure que je te lit. J'ai un peu honte avec ma faiblesse, d'écrire encore. Ne t'arrête pas, j'adore te lire

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  4. Merci Esteban. Ça me motive !

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  5. Salut. J'aime ce que tu écris. C'est fantastique d'écrire ses fantasmes (ce que j'ai fait dans plusieurs histoires).

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  6. Tu me connais sous le pseudo Boudou951"

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