26 : Coucher avec Lui
Je vais te raconter ma
première fois avec Lui. La première fois où j'ai couché avec Lui. Notre
première nuit. La première fois où l'on a dormi ensemble...
Heureusement, on n'a tout de même pas fait que dormir, parce qu'avant de
t'endormir, ben, tu dors pas. Ça dure un peu ; je sais pas combien de
temps... mais ce temps-là, c'est pas du temps, c'est que de la douceur,
du calme, du bien être. « Bien être » c'est même pas « être bien », mais
être dans un état que tu n'as jamais connu d'aussi bien ! et que tu
voudrais ne jamais quitter...
Bon, avant d'aller plus
loin, il faut que je te dise : c'était ce matin de dimanche, je me suis
réveillé hyper tôt, ayant mal dormi (à cause des emmerdes racontés dans
le billet précédent). Il devait être 4 heures, 4 heures et demi. Je me
suis levé, j'ai bu un verre d'eau gazeuse, et j'ai hésité à allumer mon
PC. J'ai pas hésité longtemps et me suis recouché. Et c'est là que tout a
commencé. Il était dans mon lit. Je ne m'en suis pas plus étonné que
cela, alors qu'il est censé être (provisoirement) aux antipodes ! Il a
grommelé :
― Mais qu'est-ce que tu fous ?
― Rien, j'ai juste été boire un verre d'eau.
― Viens te recoucher.
― Mais... je me suis recouché là. Tu me sens pas ? (il était tourné dos à moi)
― Non. J'attends que tu t'endormes...
― Pourquoi ?
― Parce que tout redeviendra normal
entre nous : mon retour anticipé en France, ma présence dans ta
chambre, dans ton lit. C'est jamais arrivé, tu sais. On a jamais dormi
ensemble.
― Tu parles si je le sais ! C'est pas faute d'en avoir rêvé...
― C'est bien ce que je disais : endors-toi, et rêve. Alors on sera ensemble, vraiment.
― Mais là on est déjà ensemble.
― Pas vraiment. Pas comme on pourrait.
― Mais Maël, si je dors, j'ai peur de te perdre...
― Tu me fais pas confiance ?
― Si c'est un prank, tu sais...
― C'est pas un prank !
C'est moi, et toi, dans le même lit. Alors, dépêche-toi de dormir, parce
que cette nuit, elle ne va pas durer toute la vie...
J'aime bien le ton de sa
voix. Elle était à la fois autoritaire et bienveillante. J'aime bien
son timbre aussi. Il a pas une voix grave, et donc elle fait un peu plus
jeune ado que son âge. Au tel, tu lui donnerais 13 / 14. Pas au lit.
Son corps de 16 ans est musclé comme il faut : pas trop mais bien ferme.
Il est sportif. C'est pas un intello, mais j'ai pas envie de discuter
avec Lui de littérature ! J'ai envie d'en vivre, avec Lui, de la
littérature. Et d'ailleurs, c'est bien ce que je fais...
J'ai dit : « Ça y est. »
Je dormais. Il s'est alors tourné sur le dos, mettant un bras autour de
moi pour me ramener à Lui. Je me suis collé, posant ma tête sur sa
poitrine. Nous étions seuls, Lui, sa matière, son odeur et moi. Seuls
avec notre nudité, qui est (crois-moi) une bien agréable compagnie. Son
buste bougeait doucement avec sa respiration, comme un léger roulis,
quand tu es sur un bateau, par temps calme. On n'avait pas de cap, nous
nous laissions dériver au gré du courant porteur et d'une brise légère
et tiède. Tout autour, rien qu'un horizon sans limite. Pas de limite non
plus entre nous, même si nous sommes deux corps distincts. Ce n'est pas
pour nous séparer que nous sommes deux, mais pour nous unir. Et s'unir à
deux, il n'y a pas mieux.
Ma bouche s'est ouverte
et ma langue s'est posée sur sa peau. Je ne l'ai pas léchée, mais
simplement goûtée. Elle n'a pas la même saveur que la mienne ; la sienne
est meilleure. Je rêve de lui lécher chaque centimètre carré de la
surface de son corps, mais ce n'est qu'un rêve dans un rêve... parmi
tant d'autres !
Ma main le caresse
doucement, l'épaule, la poitrine et le flanc, puis descend sur le
ventre. Il a un petit spasme. Il est très sensible du ventre. Moi aussi,
je suis très sensible à son ventre. C'est un monde en soi, calme et
accueillant, avec un joli petit nombril espiègle qui sait que sans lui
rien ne serait pareil. Il se la pète un peu, son nombril, et ça m'amuse.
Mais je deviens plus grave, tandis que mes doigts pénètrent le bosquet
dru de ces poils pubiens. Faible barrage qui n'arrêtera pas mon
inexorable élan vers son pôle d'attraction le plus puissant ! Ma main
couvre son sexe et mes doigts se referment. Il est un peu plus chaud que
son corps. Je ne bouge plus, restant juste amarré à cette bite. C'est
une sécurité très rassurante et j'ai toute confiance en sa résistance.
De fait, instinctivement, elle se renforce, au cas où, autant que
nécessaire, en forçant mon respect.
« Je t'aime. » Il ne m'a
pas répondu, se contentant de me serrer un peu plus fort contre lui et
d'embrasser ma tête. Je l'ai aussi serré un peu plus fort, là où je le
tenais – car on peut tenir un homme par là ! Ça me fait drôle de
l'appeler « un homme »... C'est un garçon, un mec, un gars, un type, un
poto, gros. C'est un ami. Il y en a des grands, et des petits. Lui c'est les deux. OK, pas dans la vraie vie... mais celle-là, cette fille de pute, je l'emmerde ! et préfère de loin coucher avec l'autre.
Les anges entendirent
des murmures, des rires et des soupirs. Ils étendirent leurs ailes au
dessus de nous, couvrant nos échanges de leur protection céleste. Je ne
sais pas si Dieu existe, mais les anges si ! J'en connais, et certains
par leur nom. Et parmi les archanges, outre Gabriel, Michel et Raphaël,
il faut définitivement y ajouter Maël, un fripon aux yeux clairs et au
cœur tendre, à la voix douce et la queue dure, au corps robuste et à
l'esprit léger. Lui, ne m'a pas chassé du Paradis pour Dieu sait quel
péché originel ! mais il m'y a fait entrer, pour y demeurer, pour le
meilleur et pour le jouir...
Et le reste de la nuit suivit son cours paisible et mouvementé, sans pouvoir ni vouloir distinguer le réel de la vérité.
Je me suis finalement
relevé, j'ai allumé mon PC. Et puis j'ai regardé des photos où on le
voit, des photos qu'il doit pas savoir que j'ai ; que j'ai téléchargé,
çà et là, sur ses réseaux ; et que je garde et regarde en scred, comme
des trésors fabuleux, inestimables... On était le matin de ma première
nuit avec Lui. Elle ne fut pas si courte que ça, parce que le temps
qu'on a été ensemble, c'était pas du temps, mais de l'éternité – même si
c'était qu'un morceau.
Avec les heures de
décalage, là-bas, Maël devait sans doute être en train de dormir. Seul ?
Va savoir... Peut-être bien que j'étais avec Lui, blotti dans les bras
de ses rêves à Lui, à rien être d'autre qu'ensemble, infiniment.
C est absolument merveilleux. Mais quel talent !
RépondreSupprimerMerci.